Depuis la Révolution industrielle, notre mode de consommation s’appuie sur un modèle linéaire : on extrait, on produit, on consomme et on jette. Petit problème : on a oublié que les ressources n’étaient malheureusement pas infinies. Aujourd’hui, on assiste désormais à plusieurs enjeux liés à notre mode de vie, la plupart environnementaux. L’épuisement des ressources naturelles, la pollution mondiale, la dégradation des écosystèmes ou encore l’accumulation des déchets sont quelques-unes des conséquences de cette société de surconsommation. Rappelons ainsi que l’industrie de l’emballage possède un rôle non négligeable dans cette situation. Une alternative prometteuse prend de plus en plus d’ampleur : on l’appelle l’économie circulaire. De quoi s’agit-il ? Est-ce efficace ? Peut-elle être appliquée au packaging ? Comment concevoir un packaging adapté à la circularité ?
L’économie circulaire : système économique alternatif tourné vers le développement durable
Selon l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), chaque habitant français est responsable d’au moins 354 kg de déchets par an. Un chiffre impactant quand on sait qu’il faudrait au moins 2,8 planètes pour subvenir aux besoins de la population mondiale si elle vivait comme les Européens (source : WWF).
A l’inverse de l’actuelle économie linéaire, l’économie circulaire forme un cycle. Elle s’appuie sur un modèle de production raisonné, de changement de consommation de la part de la population ; et cherche à redonner vie aux produits par divers moyens (réparation, recyclage, transformation). Objectif simple : produire des biens et des services tout en s’inscrivant dans une logique de développement durable.
Il existe sept piliers composant l’économie circulaire, répartis en trois domaines (offre des acteurs économiques, demande et comportement des consommateurs et gestion des déchets) : l’approvisionnement, l’éco-conception, l’écologie industrielle et territoriale, l’économie de la fonctionnalité, la consommation responsable, l’augmentation de la durée d’usage et la prévention des déchets.
L’économie circulaire est devenue un but à atteindre pour le gouvernement français. Celui-ci a notamment mis en place des objectifs ambitieux à atteindre comme réduire de moitié la production de déchets et obtenir 100% de plastique recyclé d’ici 2025. L’ADEME prône depuis toujours une transition vers ce type d’économie. Elle estime également que près de 300 000 emplois pourraient être créés d’ici 2030. Une aubaine pour les secteurs privés comme publics.
L’économie circulaire et l’emballage : une collaboration nécessaire
Une prise en compte nécessaire du cycle de vie accompagné d’outils d’éco-conception
Applicable à l’industrie du packaging, l’économie circulaire encourage les marques à revoir leurs stratégies d’emballage. Comme dit précédemment, cette économie repose sur plusieurs piliers, notamment l’éco-conception qui joue un rôle majeur pour les industriels. Il ne sert à rien de produire un packaging si on ne prend pas en compte tout son cycle de vie. Un emballage ne peut s’arrêter à sa conception et à la vente du produit. On doit également penser à l’après. Que font les consommateurs de ce packaging ? Est-il réutilisable ? Compostable ?
Cependant, notons que l’analyse du cycle de vie seul ne prend pas en compte la circularité parce qu’il se base essentiellement sur la fabrication et la consommation du produit sans regarder les externalités négatives dont il est responsable. Il semble donc primordial d’accompagner le cycle de vie avec des outils tournés vers l’éco-conception (cercle écodesign Okala, Feel et Bee de Citeo, etc.)
Dans le même esprit, l’économie circulaire prône une réduction drastique des déchets et une progression importante du recyclage. Les marques doivent désormais réfléchir à l’impact que peuvent avoir leurs emballages sur l’environnement (et celui-ci n’est pas des moindres !). Le recyclage du plastique devient de plus en plus commun et de nombreuses entreprises prennent la résolution, par exemple, de se tourner vers un matériau recyclé et recyclable limitant ainsi leur impact écologique.
Des organisations qui prennent à cœur le problème de recyclabilité
L’Union européenne a notamment décidé de prendre à cœur le problème des déchets plastiques. Elle souhaite rendre l’économie de notre industrie circulaire et durable. De plus, les objectifs de taux de recyclage ont augmenté pour tous les matériaux d’emballage (papier et carton, plastique, aluminium, verre…). Un des enjeux premiers : réfléchir et trouver des solutions aux matériaux non-recyclés (bois, céramique, grès…) pour améliorer le système de tri et de recyclabilité français.
En février dernier, le gouvernement, plusieurs grandes entreprises, WWF et la fondation Tara Expéditions ont signé un Pacte national sur les emballages plastiques. Ce pacte les invite à favoriser l’économie circulaire, en faisant du plastique un élément recyclable et non un simple déchet bon à polluer les océans.
En tout cas, plusieurs experts affirment qu’il n’est pas pertinent de supprimer intégralement l’emballage. Et à raison ! Celui-ci a pour fonction première de protéger le produit et d’éviter ainsi les casses ou le gaspillage. On y pense peu mais si cet aspect du packaging n’est pas bien pris en compte, il se pourrait que l’impact écologique final se révèle supérieur à celui qu’on aurait eu si on avait conçu l’emballage adapté. Avec l’avancée de l’e-commerce, par exemple, il devient de plus en plus important pour les marques de livrer un produit en bon état et conforme aux attentes des clients. D’où l’intérêt d’un packaging solide et fiable ! A la longue, les retours et les renvois coûtent cher à l’environnement en matière d’émissions de CO2. Alors autant optimiser au maximum vos emballages pour gagner en temps, en énergie et réduire votre impact écologique final.
Des matériaux qui s’inscrivent d’ores et déjà dans une économie circulaire mais qui possèdent des limites
Même si le plastique est sujet aux controverses, les industriels sont de plus en plus nombreux à favoriser le plastique recyclé et à œuvrer pour une meilleure recyclabilité de ce matériau. Ils savent que pour limiter leur impact sur l’environnement, l’amélioration du système de recyclage est nécessaire. En particulier s’ils veulent s’inscrire dans une économie circulaire.
Or, si le recyclage semble être la solution-miracle, il faut quand même demeurer regardant sur la question. Il ne s’agit en effet que d’un des domaines s’inscrivant dans un modèle économique circulaire. Demandons-nous quel est le bilan environnemental de la collecte, du tri et du recyclage du matériau. A l’inverse, la réutilisation est une alternative davantage économique et écologique. Cependant, aujourd’hui peu d’emballages disposent de ce traitement et la consigne est encore loin de redevenir une pratique courante en France.
Pour l’instant, certains matériaux restent à privilégier comme l’acier, l’aluminium, le verre ou le carton. Là aussi, on va souligner certaines nuances. Par exemple, il faut du sable pour fabriquer du verre. Or, cette ressource n’est pas infinie et son extraction implique des répercussions négatives sur l’environnement. Cependant, le verre est recyclable à l’infini, sans perte de qualité, contrairement au carton ou au plastique. L’acier et l’aluminium disposent des mêmes particularités. Ainsi, les solutions en termes de packaging et d’économie circulaire sont différentes. Mais il faut savoir qu’une réflexion approfondie lors de la création de son pack, ainsi que l’éco-conception, peuvent aider à prendre les meilleures décisions. Il s’agit avant tout de réfléchir à l’optimisation écologique de son emballage.
Une réflexion tournée vers l’optimisation éco-conçue de votre emballage
Finalement, de nombreux détails sont à prendre en compte lorsqu’on veut relier univers de l’emballage et économie circulaire. Il s’agit d’une étape compliquée surtout dans une société où ce type de fonctionnement n’est pas encore une norme. Cependant, la priorité des grandes organisations n’est plus basée sur les énergies renouvelables ou sur une utilisation raisonnée des ressources. On se décide désormais à prendre le taureau par les cornes et à revoir à la source l’origine du problème. Si un emballage « écolo » n’existe pas en tant que tel, c’est aux entreprises de faire des choix stratégiques en fonction des objectifs qu’elles souhaitent atteindre (éviter le gaspillage, réduire le bilan carbone…).
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises pratiques. Une entreprise qui n’utilise pas de plastique n’aura pas forcément un impact écologique inférieure à une autre entreprise qui y a recours. Surtout si cette dernière intègre une démarche circulaire à son activité et ne cesse d’optimiser ses services ou produits.