On entend de plus en plus parler d’emballage réutilisable, consigné ou recyclable, mais on se rend vite compte que beaucoup d’éléments demeurent flous pour les consommateurs ou les industriels. L’éco-conception, en plus d’être un des piliers de l’économie circulaire, permet aux entreprises d’augmenter leurs profits et d’améliorer leur image auprès des clients. De plus, ce terme implique une remise en cause de plusieurs critères, acteurs et étapes.
On parle d’éco-conception lorsqu’on prend en compte l’impact environnemental dès la conception d’un emballage. Le but demeure sans équivoque : diminuer au maximum l’empreinte écologique de son packaging. L’éco-conception s’accompagne le plus souvent d’une démarche RSE (responsabilité sociale des entreprises) qui permet de renforcer l’engagement salarial et d’améliorer le fonctionnement interne de l’entreprise. Cela nécessite donc de reconsidérer tout le système d’emballage dans son ensemble.
Favoriser certains matériaux pour la fabrication
Pour commencer, on invite régulièrement les marques à se tourner vers un matériau disposant d’une bonne filière de recyclage. Verre, acier, brique alimentaire, PET, aluminium… les options sont nombreuses !
De plus, il existe des alternatives au plastique non-recyclable et on recommande d’ailleurs de favoriser au maximum le papier-carton. Si la France avance sur la recyclabilité du plastique, ce n’est malheureusement pas le cas de tous les pays. Attention donc à bien vérifier les procédés de recyclage des pays auxquels est destinée la vente de vos produits. Néanmoins, possédant un impact environnemental plus réduit, le carton est plus facilement recyclable. Environ 80% des emballages papier-carton usagés sont recyclés en France.
L’industrie du papier et du carton n’est pas la seule qui mérite également notre intérêt. Souvent oublié du grand public, l’emballage métallique s’inscrit pourtant dans un système d’économie circulaire. En effet, il s’agit d’un matériau dit permanent, recyclable à l’infini et sans perte de qualité. Il a également l’avantage de limiter le gaspillage alimentaire en offrant une durée de conservation plus longue et une protection du produit plus grande.
Par ailleurs, il est conseillé de se tourner vers des matériaux recyclés pour améliorer le bilan carbone de son processus de conception. Certaines marques comme Rainett arrivent à concevoir des bouteilles recyclables à partir de matériaux entièrement recyclés.
L’avantage du packaging mono-matériau
On dit d’un emballage issu d’un seul matériau, comme le verre, l’aluminium ou le fer, qu’il est mono-matériau. Un emballage mono-matériau a l’avantage d’être plus facilement recyclable et est donc fortement attendu dans les années à venir. Pour favoriser la recyclabilité d’un pack, il faudrait choisir un système d’emballage homogène, avec intégration d’éléments secondaires en faible quantité. En effet, une grande partie des emballages est composée de plusieurs éléments, fibreux comme non fibreux, pouvant entraver le recyclage. On conseille notamment de faciliter la séparation des éléments pour les emballages multi-matériaux. L’objectif final serait de permettre un tri sélectif plus efficace. Réfléchissez donc au type d’éléments à privilégier, dans quelle quantité et comment procéder pour ne pas impacter la recyclabilité de votre emballage.
Optimiser la conception et les dimensions physiques de votre packaging
Pour améliorer la recyclabilité d’un emballage, privilégiez notamment des éléments associés (étiquettes, bouchons, opercules…) et des addictifs qui favorisent le recyclage. Même si ça ne saute pas tout de suite aux yeux, le choix de l’encre ou de la colle apposée a également un impact environnemental. Il existe des alternatives écologiques, tournées davantage vers le recyclable et le biodégradable. En conséquence, les marques sont de plus en plus nombreuses à favoriser, par exemple, les encres et les colles végétales ou à base d’eau. Le résultat reste le même !
La réduction à la source impacte positivement la production d’emballage, notamment parce qu’elle permet de limiter le suremballage. Pensez ainsi à réduire le poids et les quantités de votre emballage et à concentrer le produit. L’objectif est d’éviter les vides d’un packaging surdimensionné par rapport au produit protégé. Les entreprises qui veulent éco-concevoir leur emballage misent beaucoup sur l’optimisation du design et l’utilisation d’une technologie d’emballage plus légère.
De plus, on rencontre de nombreux bénéfices comme une économie sur les matières premières ou la réduction de quantités de déchets issus du processus de fabrication. L’exemple ne saute pas directement aux yeux mais la boîte de sardine reste l’un des emballages primaires les plus pratiques de la grande consommation. Sa forme emblématique, son ergonomie et sa praticité permettent un transport efficace, notamment parce que les boîtes s’empilent facilement et limitent le vide. Finalement, c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes !
Quelles sont les limites rencontrées par les industriels ?
L’une des limites principales des industriels restent de conserver les fonctions principales du packaging, dont notamment celle de protéger et sécuriser le produit. Il est impossible de réduire l’impact écologique de son packaging sans prendre en compte ses fonctionnalités de base. D’autres risques demeurent également à considérer comme l’insécurité et le gaspillage alimentaire par exemple. Or, s’il faut éviter le suremballage, il en va de même pour le sous-emballage.
Selon un rapport de Global Food Losses and Food Waste, 1,3 milliards de tonnes d’aliments est gaspillé chaque année dans le monde. Or, un bon packaging peut empêcher les pertes et le gaspillage. Les risques de casses ou de produits défectueux ont un impact environnemental supérieur à ce que pourrait émettre une marque qui tient à protéger ses produits au maximum. Il faut donc s’assurer que notre emballage puisse garantir la sécurité du produit. On mise donc tout sur une définition exacte de la juste protection de votre produit.
Par ailleurs, l’emballage reste l’un des principaux vecteurs d’informations d’un produit. Il est nécessaire pour les marques de mettre en avant les informations essentielles vis-à-vis des consommateurs. Donner des indications quant à la recyclabilité d’un packaging semble indispensable pour les aider à effectuer correctement le tri.
Comment mettre au point un emballage éco-conçu ?
Pour mettre au point un packaging éco-responsable, il faut d’abord avoir une vision globale du cycle de vie de celui-ci et comprendre chaque étape qui le compose.
Il existe un outil nord-américain, peu connu en France, qui s’appelle Okala, le cercle de stratégie écodesign (the ecodesign strategy wheel). Adapté à l’industrie du packaging, il permet d’aider designers et développeurs en leur offrant de nouvelles perspectives environnementales vis-à-vis de la conception de leurs produits.
Ce cercle rejoint le cycle de vie de l’emballage en rajoutant les aspects écologiques à prendre en compte à chaque étape. Pour en savoir plus, on vous invite à lire notre article sur l’application de ce cercle.
Les designers utilisent également l’outil Ecolizer 2.0 pour éco-concevoir leur produit. Celui-ci permet de calculer l’impact environnemental du produit grâce à des éco-indicateurs. Des ressources existent pour guider les marques et les designers vers l’écoemballage et l’éco-conception. Pour aider les professionnels à mesurer l’impact écologique de leur packaging, Citeo met à disposition l’application bee (Bilan Environnemental des Emballages). Gratuit et ouvert à tous, cet outil est très utile si l’on veut avoir un aperçu des éventuelles répercussions de son packaging.
Pour finir, lorsqu’on pense à l’éco-conception, il faut également intégrer le comportement des consommateurs en amont. Concevoir un emballage éco-conçu ne suffit pas : il faut à tout prix encourager les actes post-consommation en faveur de l’environnement (tri, sensibilisation…). Selon Citeo, 85% des consommateurs affirment qu’une information de tri sur un emballage donne envie de trier. Finalement, un travail collaboratif nous attend pour faire bouger les choses !
Pour résumer rapidement, on met au point un emballage éco-conçu en : l’allégeant, l’optimisant, améliorant sa recyclabilité et en y apposant des consignes de tri. Finalement, il est tout à fait possible de créer un packaging répondant aux exigences économiques, sociales et environnementales. Vous avez désormais les cartes en mains, à vous de jouer !